Niji40 : Départ le 7 avril pour les 7 Class40 de Lorient !


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Treize bateaux sont attendus ce samedi au port de Larmor-Plage pour l’accueil de la Niji40, la première transatlantique (Est-Ouest) exclusivement réservée aux voiliers de la Class40 qui se courra à 3 par bateau. Les équipages ont rendez-vous au port de Kernevel pour quelques jours de festivités et de préparatifs avant une parade le jeudi 4 avril qui les enverra à Belle-Île-en-Mer. Ils auront alors trois jours pour rentrer dans les starting blocks avant le grand départ, le dimanche 7 avril à 13 heures, direction Marie-Galante, aux Antilles. Parmi eux, 7 Class40 lorientais, dont 11 marins adhérents LGL, tenteront de parcourir les 3 500 milles de cette première épreuve de la saison le plus rapidement possible !

Entretiens avec Pierre-Louis Attwell, William Mathelin Moreaux et Jean Marre, trois marins lorientais qui préparent depuis quelques semaines cette belle transatlantique.

 


Pierre Louis Attwell, VOGUE AVEC UN CROHN, (Mach40.5 - N°195)

« Cette année, nous avions deux options pour ce début de saison : la Niji40 entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante, en équipage, ou la Transat CIC, en solitaire. Nous avons choisi de faire la Niji40 pour plusieurs raisons. C’est un format intéressant car en Class40 nous faisons assez peu d’équipage et cette année, avec la course phare de la saison, la Québec Saint-Malo, c’est plutôt une saison en équipage. Cela nous semblait intéressant d’aller dans ce sens.

Nous allons ensuite enchaîner avec l’Atlantic Cup, le long des États-Unis. Nous avons de nombreux partenaires qui sont implantés là-bas, c’est aussi pour cette raison que nous avons opté pour ce programme.

Nous allons partir le 7 avril pour une course transatlantique en équipage, sur le Mach4 V5 que nous avons mis à l’eau l’an dernier, que nous avons appris à découvrir et que nous continuons de développer cette année. Nous avons participé à beaucoup d’entraînements, c’est la première fois qu’on arrive vraiment à prendre du temps pour travailler la performance. Depuis qu’on a mis le bateau à l’eau, on a vraiment enchaîné les courses et on a eu peu de temps pour s’entraîner. C’est très intéressant de pouvoir prendre ce temps sur le format équipage.

 

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Pour cette course, j’embarque avec Maxime Bensa, le co-skipper du projet qui s’occupe aussi de la préparation technique. Nous naviguons ensemble depuis déjà quelques années, il connaît bien le bateau et me connaît bien aussi. Cette année, nous avons sollicité Sophie Faguet qui est une navigatrice que j’avais d’abord rencontrée en Normandie et contre qui j’avais disputé la saison Figaro 2018. Ce qui est super intéressant avec Sophie, c’est qu’elle a vraiment multiplié les supports. Elle a récemment fait une saison en IMOCA en double avec Sébastien Marsset. C’est très chouette d’avoir quelqu’un d’extérieur sur les premiers entraînements offshore ! Elle vient bousculer nos habitudes. Avec Maxime, on a nos façons de naviguer et de communiquer, c’est sympa d’avoir Sophie qui vient challenger notre façon de faire.

Il faut apprendre à vivre à trois à bord, ce n’est pas évident car ce sont des bateaux avec des cockpits assez petits, qui sont pensés pour naviguer en solitaire ou en double. Il faut que chacun trouve ses marques. Nous en avons profité pour travailler un peu sur l’ergonomie, que ce soit à l’intérieur, sur des petites choses, par exemple des toiles de matossage. Nous avons ajouté une toile pour pouvoir dormir à deux.

L’an dernier, nous avons fait des top 10 sur toutes les courses, donc pour nous c’est le minimum. Pour la Niji40 on vise un top 5, c’est le challenge sportif.

Pour la suite, ce sera l’Atlantic Cup en double avec Maxime en deux étapes : une entre Charleston et Newport, et l’autre entre Newport et Portland. Là-bas il y aura des journées inshore en équipage.

Ensuite, on monte à Québec. Nous aurons juste le temps de convoyer et nous repartirons directement pour la Transat Québec Saint-Malo, en équipage aussi. Nous rentrerons ensuite à Lorient le plus tôt possible pour faire un petit chantier d’été, et assez vite il y aura la Normandy Channel Race mi-septembre. C’est une saison qui va être dense, on ne revient pas entre les courses. Nous partons pour trois mois pour, ensuite, terminer avec la Normandy Channel Race, une course qu’on affectionne particulièrement ! Elle clôturera une saison à l’international bien engagée ! 

Pour la Québec Saint-Malo, nous appréhendons un peu la sortie du fleuve Saint-Laurent ! En 2020, nous n’avions pas eu l’opportunité de faire la course à cause du Covid, donc on se demande comment cela va se passer. Nous avons questionné les anciens et parfois on entend qu’ils ont passé cinq à six jours dans le Saint-Laurent à tirer des bords, cela va être intéressant.

Ce qui est sympa cette saison, c’est l’aspect sportif, mais surtout l’aspect voyage. Rien que le convoyage entre les États-Unis et Québec, cela donnera lieu à de belles expériences de vie ! On essaye de coupler ça avec le projet sportif qui est articulé autour des pathologies digestives. Nous allons profiter de notre présence là-bas pour rencontrer les associations sur place, les médecins, et les patients.

Comme les années précédentes, Lorient Grand Large propose un package assez complet sur toute la préparation des courses. Nous travaillons souvent en deux parties, avec un premier roadbook qui est une analyse globale de la course, réalisé en amont. Il comprend des situations, des analyses météos, par exemple, les États-Unis est une zone qu’on connaît très peu, avec des systèmes particuliers, surtout à la période de l’année où l’on va y être. Il y a également le roadbook pré-course, l’analyse de la météo quelques jours avant le départ et le jour du départ. On a notamment travaillé avec Yann Amice, qui nous a proposé une formation très intéressante. »

 


William Mathelin Moreaux, DÉKUPLE (Musa 40 - N°204)


« Nous avons mis notre nouveau bateau à l’eau la semaine dernière, à deux semaines et demie du départ. Le timing est un peu serré, mais nous savions en acceptant cette construction tardive que cela allait être un vrai challenge. Nous y sommes arrivé avec l’aide de toute l’équipe !

Il reste encore beaucoup de travail maintenant que nous sommes à l’eau. L’objectif premier est d’avoir le bateau le plus fiable possible en énergie et en fonctionnement pour le départ de la Niji40. Nous savons que nous n’allons pas avoir assez de temps pour réellement nous entraîner, mais le but est d’arriver au bout de la course avec un bateau bien abouti.

Nous avons travaillé sur l’ergonomie du bateau, pour le passer en mode équipage, ce qui est intéressant car nous n’avons pas souvent l’habitude de faire des courses dans cette configuration en Class40. Ce n’est pas évident car il n’y a pas beaucoup de place, il faut réussir à bien s’organiser.

Nous sommes sur le qui-vive pour être prêts ! Nous avons de la chance car nous voulions naviguer dans des conditions de vents forts, et c’est ce que l’on devrait avoir cette semaine. C’est là que nous allons pouvoir fiabiliser le bateau.

Je pars sur la course avec un super équipage : Hugo Picard, qui était le préparateur du bateau sur les autres saisons et qui a travaillé avec moi sur la construction de ce bateau, il le connait bien. Nous serons accompagnés par Davy Beaudart qui est un très bon technicien et qui n’a pas peur de notre timing serré. Cela va être enrichissant de travailler avec lui, il a une bonne connaissance technique en électronique et en performance des bateaux de course. C’est intéressant de naviguer avec des profils différents.

Cette semaine, le but va être de naviguer le plus possible avec l’équipage. Tout le gros oeuvre du bateau est terminé, maintenant nous rentrons vraiment dans les détails. On sait que l’on n’arrivera pas au bout de la job list, mais il faut que les grandes lignes soient cochées et que le fonctionnement soit validé.

Pour la transatlantique, notre premier objectif est d’arriver de l’autre côté. Suite à un choc avec un OFNI, nous avions du abandonner la Transat Jacques Vabre. Nous avons donc très envie de nous rattraper sur la Niji40. On verra les conditions météo de départ, nous ne voulons prendre aucun risque inutile pour pouvoir être vraiment sûrs de finir la course. La saison est intense donc on n’a pas le droit à l’erreur. On sait aussi qu’on a un bateau qui a beaucoup de chevaux sous le capot, donc on essayera de faire une belle performance. »

 

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© Adrien François 

 


 

Jean Marre - équipier ACROBATICA (Musa 40 - N°201) 

 

« La Niji40 s’inscrit pour moi dans la continuité de la Transat Jacques Vabre. J’ai rejoint le projet d’Alberto (Riva) l’année dernière : nous avons construit le bateau à Gènes (Italie), puis nous avons enchainé avec la mise à l’eau et nous sommes directement partis en convoyage direction Lorient. Ensuite, nous avons amélioré le Class40 grâce aux différentes navigations et nous avons rapidement pris le départ de la Transat Jacques Vabre, malheureusement trop vite écourtée, Alberto s’étant gravement blessé lors de la première étape.

Nous avions la volonté de continuer à collaborer sur au moins une partie de la saison 2024. Je suis super heureux de poursuivre ce projet avec lui, d’être toujours dans l’équipe et de faire cette transatlantique. La Niji40 représente tout cela : toute l’énergie que nous voulions mettre dans la Transat Jacques Vabre, nous allons la mettre dans la Niji40 !

En plus, Benjamin Schwartz nous rejoint ! Ce n’est pas un débutant, il va nous apporter son expérience et son expertise, ce qui est vraiment très intéressant.

Après quoi, nous allons continuer avec Alberto sur le grand tour de la saison, qui est un peu particulière en Class40 cette année. Nous débuterons donc par la Niji40, pour ensuite aller aux États-Unis. Il va falloir amener le bateau à Charleston, où nous prendrons le départ de l’Atlantic Cup : une course en double le long des États-Unis en deux étapes.

Cette année, il y a la notion de voyage qui est passionnante. Nous allons naviguer dans des coins que nous ne connaissons pas du tout. Ensuite, nous amènerons le bateau à Québec, puis je rentrerai en France pour me concentrer sur mon projet Class40. L’idée est de le lancer à la fin de l’année, il va falloir trouver des partenaires, cela va demander beaucoup de travail en dehors de la saison. L’année s’annonce chargée, comme d’habitude !

Avec Alberto et Benjamin, nous visons la performance. Il y a des équipages très solides avec des marins expérimentés, qui ont des années de Figaro derrière eux. Nous allons essayer de nous insérer dans ce haut du tableau et viser le podium, et pourquoi pas la première place !

Les entraînements sont l’un des aspects que je recherche le plus dans l’accompagnement de Lorient Grand Large. Tout ce que j’ai pu faire je l’ai fait, notamment la formation météo avec Yann Amice en début d’année, avec un focus sur les images satellites.

Les navigations, encadrées par Tanguy Leglatin, se sont enchainées pendant plusieurs jours d’affilée au mois de mars. Nous étions une dizaine de bateaux, ce qui nous a permis de nous situer par rapport aux autres. Nous avons travaillé les réglages, les manoeuvres et surtout la communication en équipage. Tout cela nous a permis de tester notre organisation à bord avec Alberto et Benjamin, c’était hyper intéressant.

Cela fait du bien de se remettre en marche car, mine de rien, nous avions peu navigué depuis la Transat Jacques Vabre. Nous avons passé tout l’hiver la tête derrière l’ordinateur pour monter nos projets, c’est donc agréable de retourner naviguer. C’est toujours intense, mais ça nous met dans le bain pour la transatlantique.

Parallèlement, nous continuons la préparation physique avec Lorient Grand Large pour être affutés, nous enchaînons les formations météo et les entraînements pour être fin prêts sur la ligne de départ ! »

 

Ils seront   équipages de 3 marins au départ de la nouvelle transat en assoclass40 la Niji40    Déco

 © Jean-Marie Liot

 

LES LORIENTAIS EN COURSE :

 

 

Groupe SNEF
Skipper : Xavier Macaire / Équipier 1 : Carlos Manera Pascual / Équipier 2 : Pierre Le Boucher

 

Movember
Skipper : Bertrand Guillonneau / Équipier 1 : Cédric de Kervenoael / Équipier 2 : Nicolas Boidevezi

 

Influence 2
Skipper : Andrea Fornaro / Équipier 1 : Alessandro Torresani / Équipier 2 : Domenico Capparotti

 

Acrobatica
Skipper : Alberto Riva / Équipier 1 : Jean Marre / Équipier 2 : Benjamin Schwartz

 

La Manche Évidence Nautique
Skipper : Nicolas Jossier / Équipier 1 : Antoine Calliste / Équipier 2 : Benoit Charon

 

E. Leclerc - Ville la Grand
Skipper : Olivier Magre / Équipier 1 : Jean-Philippe Saliou / Équipier 2 : Damien Fleury

 

Dékuple
Skipper : William Mathelin Moreaux / Équipier 1 : Hugo Picard / Équipier 2 : Davy Beaudart

 

Amarris
Skipper : Gildas Mahé / Équipier 1 : Tom Dolan / Équipier 2 : Pep Costa

 

Everial
Skipper : Erwan Le Draoulec / Équipier 1 : Corentin Horeau / Équipier 2 : Thomas Rouxel

 

Interaction
Skipper : Yannig Livory / Équipier 1 : Erwan Livory / Équipier 2 : Louise Comont

 

Vogue avec un Crohn
Skipper : Pierre-Louis Attwell / Équipier 1 : Maxime Bensa / Équipier 2 : Sophie Faguet

 

Captain Alternance
Skipper : Keni Piperol / Équipier 1 : Thomas Jourdren / Équipier 2 : Lomano Takasi

 

Lucente
Skipper : Matteo Sericano / Équipier 1 : Lucas Rosetti / Équipier 2 : Giovanni Licursi

 

En orange, les Class40 basés à Lorient La Base

En gras, les adhérents LGL