Lorient, terre d’accueil des skippers internationaux


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 « GER », « CAN », « SUI », « AUS » ou encore « JPN » : voilà trois lettres qui en disent bien plus que de longs discours sur l’attractivité d’un port. Ces précieux indicateurs, qu’on retrouve tout en haut des grands-voiles ou sur les tableaux arrière qui peuplent la rade de Lorient, illustrent à merveille l’internationalisation toujours croissante des marins de La Base, donnant à Lorient Grand Large un défi de taille pour accompagner au mieux ces skippers étrangers.

 

Sur les grandes tables blanches de la salle de réunion de Lorient Grand Large, les ordinateurs, trousses et stylos sont de sortie. Au-dessus, les visages sont concentrés, attentifs. C’est que le météorologue Christian Dumard, référence dans le milieu de la course au large et fidèle formateur des skippers lorientais, est en train de délivrer ses précieux savoirs en matière de front, de thalweg ou autres effets de site… Mais dans la langue de Shakespeare cette fois !

La formation, qui s’est tenue lundi 12 mai, a été ouverte spécifiquement à destination des skippers étrangers, de plus en plus nombreux à adhérer à Lorient Grand Large… jusqu’à représenter plus de 15 % des inscriptions en 2025 ! Une montée en puissance qui fait de l’intégration de ces marins un enjeu de taille pour Lorient Grand Large, d’autant que le milieu de la course au large, avec ses nombreux codes, infrastructures et interlocuteurs, peut souvent être perçu comme intimidant pour des nouveaux venus.

 

« Lorient était une évidence »

 

Quand Naho Takahara, 26 ans, a débarqué de son Japon natal sur les pontons lorientais, il y avait tout à découvrir. La jeune femme, passionnée de course au large et désireuse de courir la Mini-Transat, n’avait que peu de certitudes, si ce n’est que « Lorient était une évidence. J’ai choisi La Base parce qu'il y a des professionnels expérimentés, du coach aux maîtres-voiliers, en passant par les ingénieurs en électronique ou les spécialistes en composite… C’était l’endroit où faire en sorte que mon projet Mini soit le plus sûr et le meilleur. » C’est bien simple, si la navigatrice, qui vit désormais entre le Japon et la France pour mener son projet Mini 6.50, devait décrire la Base à quelqu’un qui n’y a jamais mis les bottes, elle résumerait : « C’est le lieu dans le monde où toutes les nouvelles choses de la course au large se passent ! »

Au cœur de la Sailing Valley bretonne, les skippers internationaux trouvent en effet bien plus qu’un simple port d’attache : un écosystème d’excellence, un tremplin vers les plus grandes courses, mais aussi une communauté solidaire. « La Base est devenue un lieu international, les skippers viennent de nombreux pays, il y a donc une grande gentillesse et un grand soutien de la part de beaucoup de gens ! », confirme en effet la Japonaise.

 

Un modèle d’inclusion et de transmission

  

En coulisses, l’association Lorient Grand Large travaille d’arrache-pied depuis plus de dix ans pour faciliter cette intégration dans le réseau de professionnels, en aidant notamment les marins étrangers à structurer leurs projets sportifs, à les orienter vers les bons interlocuteurs, et surtout les inclure dans une dynamique collective où chacun peut trouver sa place.

Ce qui impressionne souvent les marins venus de loin, c’est en effet la facilité avec laquelle ils peuvent approcher des figures reconnues de la voile. Pas de doute, la barrière de la langue s’efface vite quand on partage la même passion, et la Base fonctionne sur un principe d’échange et de solidarité basée sur une envie de « redonner » ce qu’on a reçu. 

Naviguer aux côtés des meilleurs, apprendre sur le terrain, progresser au contact de ceux qui ont déjà franchi les étapes : l’esprit de corps fonctionne à plein sur les pontons. « J’ai eu la chance cette année de naviguer avec de grands marins comme Rémi Aubrun, Frédéric Denis, ou encore Benoît Hantzperg, raconte Naho Takahara. Je ne suis pas célèbre ou très compétitive, mais ils viennent m’aider parce qu’ils comprennent ma passion et veulent partager leurs connaissances. C'est parce que c'est Lorient. »

Une dynamique de partage et de rayonnement que Lorient Grand Large entend encore renforcer dans les prochaines années. L’association souhaite ainsi développer ses dispositifs de formations en anglais, mais aussi continuer d’accompagner les marins étrangers dans leurs démarches administratives et logistiques. Le pari est clair : faire de Lorient non seulement un pôle d’excellence pour la course au large, mais aussi un modèle d’inclusion et de transmission dans le monde du nautisme de haut niveau.