Transat Jacques Vabre : J-7 avant départ !

Comment se sont préparés les 17 Class40 Lorientais ?


Tjv23 villagedrone2010 jml1073
©

Depuis la semaine dernière, la Transat Jacques Vabre, course phare de la saison 2023, accueille dans ses bassins l’ensemble des 95 bateaux concurrents. Une édition record avec donc plus de 180 marins engagés, dont 38 Lorientais. Parmi eux, ils sont 25 dans la catégorie Class40 à être basés à Lorient La Base, et une grande majorité à s’y être entraînés, toute l’année. Focus sur leur préparation, à terre et en mer. 

Parce qu’être bien préparé physiquement et mentalement est primordial avant de s’attaquer à une course, transatlantique qui plus est, Lorient Grand Large met chaque année un pont d’honneur à armer au mieux ses coureurs avant leurs rendez-vous majeurs. Afin d’associer théorie et pratique, LGL a décidé de faire confiance à plusieurs experts en leurs matières : Jean-Yves Bernot aux roadbooks météo stratégiques, Dominic Vittet pour les routages météo d’avant-départ, le tout complété par Tanguy Leglatin pour les entraînements en mer et l’accompagnement de différents coachs sportifs.

À terre : météo, stratégie et préparation physique

 

Étape cruciale avant toute course : étudier les systèmes de vent, de mer et de courants afin de décider de sa trajectoire. Pour cela, Lorient Grand Large a fait appel aux spécialistes Jean-Yves Bernot et Dominic Vittet, afin que les deux « gourous » de la météo accompagnent et forment les coureurs lorientais à travers leurs conseils avisés au gré de différentes sessions d’exercices pratiques, de roadbooks théoriques et de briefings échelonnés jusqu’aux jours de départ. 

Bien que déjà aguerris pour la plupart - grâce à diverses expériences en Classe Mini, en Figaro Beneteau ou autres supports, et pour certains déjà plusieurs transatlantiques à leur actif - les skippers en Class40 ont répondu présents. Amélie Grassi et Anne Claire Le Berre, co-équipières à bord de La Boulangère Bio, ainsi que l’équipage pro-amateurs de Pamela Lee et de Tiphaine Ragueneau à bord d’Engie - DFDS - Britanny Ferries, font partie de ceux qui se sont montrés particulièrement assidus. 

 

« On a eu la chance d’avoir eu Jean-Yves Bernot, illustre météorologue, qui nous a accompagnés sur deux sessions de roadbook, confie Amélie. Pendant ces séances, on revoit les bases théoriques et les différents scénarios qu’on peut rencontrer sur le parcours de la Transat Jacques Vabre. Ces sessions sont ensuite complétées par les briefs météo de Dominic Vittet, à quelques jours, puis à la veille du départ. »

 

« Même pour ceux qui ont déjà fait une traversée c’est toujours bien de revoir quelques grands classiques, explique ce dernier, communément surnommé « Mino ». Il y a des choses qu’il ne faut pas oublier. Ça permet à chacun de reconstruire des bases de raisonnement, des principes, des choses sur lesquelles s’appuyer »

 

« En plus du savoir délivré par nos instructeurs, poursuit Amélie, ce qui est intéressant c’est que tout le groupe peut se questionner ensemble sur la météo. On se challenge entre nous, on pense à autre chose, on explore tous les schémas possibles, même si on en garde un peu pour nous parce que ce sont tout de même nos concurrents ! Être en groupe pour échanger, ça ouvre forcément plus de portes et c’est une force de pouvoir en discuter avec d’autres. »

 

Et Dominic de souligner également l’évolution des formations et des compétences grâce aux nouveaux outils désormais disponibles : « J’enrichis mes formations au fur et à mesure de mes expériences et de celles des coureurs. La météo évolue énormément, il y a de plus en plus d’accès aux données qui aident à la performance. Maintenant, ils ont internet à bord, ils peuvent aller sur des sites pour voir des observations en temps réel. Les logiciels de routage sont de plus en plus pointus. »

 

« Grâce à LGL nous avons pu rentrer dans le détail de chaque portion du parcours et étudier les différentes options possibles en fonction des prévisions météo, explique à son tour Pamela Lee. C’est vraiment des informations très importantes et c’est aussi de la préparation mentale pour visualiser le parcours et les challenges qui seront là à chaque étape. »

 

Une préparation théorique donc, renforcée par une préparation physique à ne pas négliger. Dans ce cadre, Lorient Grand Large propose un programme sportif très complet, encadré par un groupe de professionnels incontournables installés sur le territoire; qui oeuvrent à l’année pour garder nos skippers en forme ! 

 

En mer : stages sur l’eau avec coach 

 

Après la théorie météorologique et le renforcement physique, place à la mise en pratique ! Plusieurs stages en flotte ont ainsi été organisés durant l’année par « le » coach Tanguy Leglatin, à la tête d’un collectif d’entraîneurs lorientais : « En cumulé, le groupe s’est entraîné une vingtaine de jours depuis le début de la saison. Au mois de septembre, on a dû faire trois stages avec presque à chaque fois, une navigation offshore. Malgré l’absence de vent par moment, les bateaux qui ont participé ont été globalement contents et ont bien progressé. »

 

Des stages toujours axés sur les speed tests, les réglages et le comportement en mer du bateau, mais également du duo, sur court et plus long terme. « En double, on peut mieux utiliser les bateaux parce qu’on a moins de perte à la manoeuvre, précise Tanguy Leglatin. On a une plus grosse capacité de régulation, ils peuvent être plus précis sur l’ensemble des choses, parce qu’on a plus d’énergie pour déplacer des poids, être réactif sur les ballasts, etc. » Car après une saison axée sur le solitaire, avec la Route du Rhum - Destination Guadeloupe à l’automne 2022, l’objectif principal du début de saison était de reprendre ses marques en double, d’apprivoiser une nouvelle monture ou même de découvrir la navigation au large pour les nouveaux venus sur le circuit : « Les groupes de début de saison étaient plutôt de nouveaux projets. Ils découvraient leurs bateaux, ils avaient besoin de retravailler un peu toutes les allures, redécouvrir et retrouver des repères de sensations. En cours de saison, on a été rejoints par des gens qui connaissaient déjà leur support et pour ceux-là, l’objectif était de refaire leurs gammes et de redécouvrir le mode de fonctionnement en double qui était le cœur de cible de la saison. »

 

J-7 avant le top départ 

 

Le 29 octobre, l’ensemble des coureurs engagés sur la 16e édition de la Transat Jacques Vabre auront enfin l’occasion de dévoiler les fruits de leur travail. « On se sent prêtes, déclare Amélie Grassi. On à la chance d’avoir un bateau qui a, certes quelques années, mais très bien préparé et que je connais très bien. On a aussi beaucoup navigué ensemble avec Anne-Claire cette année, on part donc avec l’objectif sportif de aimerait finir dans les 5 premiers.C'est sûr que le niveau du plateau de jeu en Class40 est très élevé, on doit être 15 ou 20 à avoir le même objectif mais ça rend la bataille encore plus excitante. On a hâte d’y aller et on est assez sereines ! »

 

LES CLASS40 LORIENTAIS EN COURSE : 

ACROBATICA - Alberto RIVA et Jean MARRE 

AMARRIS - Achille NEBOUT et Gildas MAHE 

ALLA GRANDE PIRELLI - Ambrogio BECCARIA et Nicolas ANDRIEU 

ALTERNATIVE SAILING - CONSTRUCTIONS DU BELON - Estelle GRECK

CAFÉ JOYEUX - Nicolas D’ESTAIS et Léo DEBIESSE 

CREDIT MUTUEL - Ian LIPINSKI 

CROSSCALL - Aurélien DUCROZ 

DEKUPLE - William MATHELIN-MOREAUX et Pietro LUCIANI 

ENGIE - DFDS - BRITTANY FERRIES - Pamela LEE

EVERIAL - Erwan LE DRAOULEC et Tanguy LEGLATIN

GROUPE SNEF - Pierre LEBOUCHER 

INTER INVEST - Kevin BLOCH

LA BOULANGERIE BIO - Amélie GRASSI et Anne-Claire LE BERRE 

LEGALLAIS - Fabien DELAHAYE et Corentin DOUGUET 

LE BLEUET DE FRANCE - Charlotte CORMOULS-HOULES et Claire-Victoire DE FLEURIAN  

SIGN FOR COM - Lennart BURKE 

VOGUE AVEC UN CROHN - Pierre-Louis ATTWELL et Maxime BENSA