Mini Transat 2023 : De la joie, de la fierté et encore plus d’envie


Romain
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Une fois de plus, la Mini Transat s'est révélée être une aventure extraordinaire aux émotions uniques. Entre pétole, forts alizés, prises de décisions, moments de solitude et de joie, nos coureurs lorientais n’auront pas été ménagés et auront démontré leur capacité à relever les défis de cette course initiatique, sans jamais flancher. Ils racontent. 

Luca Rosetti (998 - race=care), vainqueur en Série de la 2e étape et au classement général des bateaux de série :

« Après le départ de la deuxième étape, la situation était un peu complexe car les alizés n'étaient pas très établis, c’était la foire. Il a donc fallu choisir entre l’option Nord et Sud. 

Jusqu’à la fin ce n’était pas évident. Dans notre petit bateau, nous ne disposons pas d’information sur la localisation des autres bateaux. C’était compliqué au niveau de la gestion mentale de réussir à stabiliser mes émotions.

Mis à part le petit moment de pétole au début, j’ai trouvé un bon rythme avec des conditions parfaites pour mon bateau. Cela m’a permis de naviguer vite tout en restant stable. De plus, la vie à bord était vraiment agréable. Je me sentais bien, le bateau était bien préparé parce que je n’ai rien cassé lors de la première étape, ni sur la deuxième. »

À propos de sa préparation avec Lorient Grand Large : « C’est trop bien car on a un super groupe qui s’entend aussi bien en mer qu’à terre, nous sommes tous des amis partageant les mêmes objectifs.

À propos de la suite de ses projets : « Je suis actuellement en train de travailler sur mon projet Class40. Mes sponsors continuent de me soutenir, mais ce sont des petites entreprises pour un projet Class40, je suis donc à la recherche de nouveaux financements afin de compléter le budget. En attendant de trouver ce budget, je m’entraîne avec des skippers Class40, pour apprendre et commencer à forger mon expérience. »

Marie Gendron (1050 - Léa Nature), 3e de la 2e étape et 4e au classement général des Protos : 

« Je suis vraiment heureuse d’avoir un bateau incroyable et très puissant. Il a fallu s’accrocher pour garder espoir dans l’option sud qui n’était pas évidente. Nous étions seulement un petit groupe à être parti dans le sud, donc il fallait rester mentalement solide pour y croire et s'investir pleinement. C’est compliqué de choisir les bonnes options, car sur nos petits bateaux on ne dispose pas d’une météo précise.

Les cinq premiers jours je n’ai pas écouté le classement parce que ça ne servait à rien. Au cinquième jour, en écoutant, j'apprends que je suis deuxième, et là, c'est l'explosion de joie.

Je suis très contente et satisfaite de ce que j’ai donné, d'autant plus que nous avons affronté des alizés très forts et puissants c’était vraiment sport. Le bateau va bien et ça c’est ma plus grande joie. C’était un régal de pouvoir matcher avec les plus forts et d’être finalement devant, grâce à ce choix d’option. »

À propos de sa préparation avec Lorient Grand Large : « Lorient Grand Large m’a beaucoup apporté. Naviguer sur un bateau aussi exigeant sur le plan sportif a nécessité un entraînement physique intensif, et j'ai suivi toutes les séances proposées par les coachs. Évidemment, la préparation météo a été vraiment d’une grande aide. C’est grâce à Dominic Vittet que je suis allée dans le sud, c’est lui qui nous a parlé de cette option. J'ai suivi attentivement toutes les informations qu'il nous avait fournies. Je suis très fière d'avoir eu l'opportunité de travailler avec un routeur de sa qualité. » 

À propos de la suite des ses projets : « Pour l'instant, tout n'est pas encore parfaitement calé. Tous mes partenaires me renouvellent leur confiance donc c’est déjà une très bonne chose ! Il va falloir mettre en place la suite, c’est en cours, il y a plein d’idées de partout. Ça devrait se concrétiser dans l’hiver, donc affaire à suivre ! » 

 

ILS ONT DIT À LEUR ARRIVÉE…

 

CLASSEMENT PROTO : 

 

Federico Waksman (1019 - Repremar - Shipping Agency Uruguay), vainqueur de la 2e étape et au classement général :

« C’est incroyable. C’est le résultat de beaucoup de travail. Comme l’ensemble des autres concurrents, j’ai construit ce projet sur plusieurs années. Cela a été énormément d’investissement et autant de sacrifices. Participer à la Mini Transat ne se résume pas à barrer un bateau, c’est bien plus que cela. Après une première participation à la course en 2021, j’avais tiré de nombreuses leçons, que ce soit en sur le plan technique, sur le plan météo et sur une multitude d’autres points. J’ai progressé et amélioré beaucoup de choses. Je me suis clairement inscrit dans une démarche de performance et je suis clairement parti avec l’objectif de gagner. C’est chose faite a priori, et je ne pouvais pas espérer mieux. Je suis si content, si heureux ! »

 

Carlos Manera (1081- Xucla), vainqueur de la première étape et 2e au classement général :

« Finir deuxième au classement général, même si je visais la première place, c’est malgré tout très satisfaisant. Je n’oublie pas qu’il y a un an tout pile, j’étais en train de finir de construire la coque du bateau avant de mettre à l’eau en décembre puis d’enchainer les courses de qualifications, les étapes de fiabilisation et tout le reste… Monter sur le podium, c’est évidemment top ! J’ai connu quelques petites avaries et cela m’a rappelé assez vite que la première chose sur une traversée de l’Atlantique, c’est avant tout de réussir à arriver de l’autre côté »

 

Romain Van Enis (630 – James Caird), 22e au classement général : 

« Cette arrivée magique va rester longtemps gravée dans ma mémoire et la course aussi. Ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu et j'ai le sentiment d’un rêve inachevé. Ça fait deux semaines que je tourne en rond et que je me dis qu’il va falloir faire quelque chose parce que l’histoire n’est pas finie. Mon avarie s’est produite après une semaine de course. Ça faisait seulement trois jours que l’on était sous spi. Tout de suite, j’ai compris que c’était terminé. J’ai vu que la barre de flèche pendait et je savais que c’était fini. J’ai assuré le mât puis je suis parti me coucher. Je savais qu’il ne fallait surtout rien faire à ce moment-là. J’ai affalé les voiles puis je suis parti me coucher. Lorsque je me suis levé, j’ai alors commencé à regarder ce que je pouvais faire. En fait, il y avait deux solutions : soit abandonner le bateau, soit ramener le bateau sous gréement de fortune. J’ai pris la seconde et, pour moi, il n’y avait en fait aucune raison pour qu’il en soit autrement.

Au final, je reste clairement sur ma faim. Le projet n’est pas fini. Je ne sais pas encore si je reviendrai sur la course ou si je ferai autre chose mais il faut que je trouve un truc parce que je n’ai pas fait ce que je voulais. Pour moi, je n’ai pas fait ma Mini Transat. L’arrivée, extraordinaire en revanche ! Je pensais arriver un peu tard dans la nuit pour avoir une ambiance comme ça ! »

 

CLASSEMENT SÉRIE : 

 

Félix Oberle (1028 – Mingulay), 4e au classement général : 

« C’est trop cool d’être ici, d’avoir traversé l’Atlantique pour la première fois ! De tous les moyens de transport, c’est le meilleur (rires). C’était vraiment chouette. On a eu tout ce qu’il fallait au niveau des conditions. Sur cette deuxième étape j’avais mon idée et ça a plutôt assez bien marché. A El Hierro, il y avait vraiment un gros choix à

faire. Moi j’étais assez certain du sud. Sinon j’ai vraiment pris du plaisir c’était vraiment chouette. »

 

Adrien Simon (1038 – Faun), 6e au classement général : 

« Je suis content d’être arrivé, c’était cool ! Mais c’était bien bourrin, comme il fallait. Je suis bien mouillé. Je ne sais pas si on s’attendait à ça mais on a été bien cueillis ! C’était une belle découverte pour moi. On a fait de super bonnes glissades sous spi. A certains moments, c’était même plus des glissades mais du « bourrinage » ! Je pense qu’on battu le record des 24h. »

 

Djemila Tassin (992 – Antistene), 10e au classement général :

« Je ne sais pas trop quoi ressentir. C’était encore une expérience de dingue ! Bon, le patriarcat a encore gagné, je suis désolé pour toutes les femmes… J’ai fait de mon mieux mais ce n'était pas assez !! J’ai perdu une bataille mais je ne vais pas perdre le sourire.

C’est encore une belle expérience et beaucoup d’apprentissages. J’ai même vu des orques ! Pour moi, c’était le plus beau jour de ma vie ! Je n’ai pas pris de plaisir au début, mais seulement une fois qu’on était dans les alizés. Globalement, c’était magnifique, comme d’habitude. Mais ce n’était pas simple. »

 

Victoire Martinet (1031 – Chilowe), 10e au classement général :

« La boucle est bouclée. J’ai voulu faire la Mini Transat en 2019 après avoir assisté à l’arrivée de la course au Marin. De voir certains raconter leur course, avec plein d’émotions comme je suis en train de le faire, ça m’a trop donné envie. Aujourd’hui, je suis là ! Je ne réalise pas du tout ! C’est trop bien. Je suis trop fière. C’était hyper dur, beaucoup que tout ce qu’on a fait avant. Incomparable ! »

 

Sasha Lanièce (1053 – Dagard), 28e au classement général :

« Je réalise enfin que je viens d’arriver en Guadeloupe et que j’ai vraiment fait la Mini Transat. Il y a encore 24 heures, je me disais « il est long ce convoyage quand même ! ». C’était bien intense. Je n’ai pas beaucoup dormi ni mangé. Je n’arrêtais pas de me dire « demain ce sera plus calme », mais en fait ce n’était jamais plus calme. Je suis contente car je n’ai rien lâché alors que c’était vraiment dur. »

 

Mathilde De La Giclais (951 – Sleep diSEAses – Bastide Médical), 26e au classement général :

« Au moment où j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’ai halluciné ! En plus, il y avait du monde pour me voir ! C’était dingue alors que j’étais un peu perdue dans mes pensées. J’ai d’ailleurs failli me prendre des cailloux, mais heureusement j’ai empanné au bon moment. Les instants que je garderai gravés dans ma tête ? Je dirais les surfs infinis dans la brise chaude. 

J’avais déjà fait deux transats avant, mais en équipage. Vivre vraiment seul, ça peut parfois être long mais en même temps c’est grisant de se dire qu’on a réussi à amener un si petit bateau de l’autre côté de l’Atlantique ! »