La Solitaire du Figaro Paprec : le rendez-vous de l’année est arrivé !


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Ils seront 11 Lorientais à s’élancer ce dimanche sur l'une des plus mythiques des courses en solitaire. La Solitaire du Figaro Paprec partira en effet à 13h02 de Caen, direction Kinsale en Irlande, pour la première des 3 étapes qui rythmeront cette 54e édition. Parmi ces 11 représentants de l’élite de la voile française, trois étrangers, deux femmes, trois « bizuths » et 8 récidivistes, avec des objectifs aussi variés que déterminés.

Il sait que les regards seront braqués sur lui dès le coup de canon donné, à Ouistreham. Vainqueur de la Mini Transat 2021 et auteur de très belles performances sur les courses de début de saison, Hugo Dhallenne aborde sa première Solitaire du Figaro fort d’une actuelle 7e place au classement général du Championnat de France Elite de Course au Large. De quoi apporter une certaine sérénité à ce taiseux d’une humilité sans pareil, qui aurait toutefois aimé bénéficier de meilleurs moyens de préparation. « Je me sens bien, je suis avant tout content d’être là car je n’ai pas vraiment pu me préparer comme je l’aurais idéalement souhaité, faute de moyens », confie-t-il. Soutenu par le Yacht Club de Saint-Lunaire, fidèle partenaire depuis ses débuts en Classe Mini, le Malouin d’origine vient en effet seulement de trouver de nouveaux sponsors dont porter les couleurs, grâce à l’engagement « de dernière minute » du cabinet Primatice. Un handicap certain face à des concurrents bien entourés, qui ne l’empêche pourtant pas d’être régulièrement aux avant-postes ! Car sur l’eau, Hugo met tout le monde d’accord, avec des débuts éclatants au sein de la plus exigeante des classes et une régularité exemplaire (vainqueur de la première course de la Solo Maître Coq, 4e du Tour de Bretagne, 6e de la Transat Paprec et de la Solo Guy Cotten). « J’ai réalisé un début de saison rassurant, je ne pensais pas être aussi constant dans les 10 premiers au général, mais il faut garder les pieds sur terre, relativise-il cependant. La Solitaire du Figaro est un format très différent de ce qu’on a vécu jusqu’ici, avec une gestion du sommeil particulière, il va falloir rester frais jusqu’au bout. Ce sera le plus gros enjeu. On va tenter de faire au mieux, je ne prétends pas maintenir le même niveau de jeu sur tout le long, j’espère bien faire dès le début. » Ambitionnant d’évoluer pendant plusieurs saisons en Classe Figaro Beneteau, le temps d’une certaine progression, le marin de 32 ans déclare ne pas se mettre « trop de pression sur le général », préférant se concentrer sur le classement bizuth, réservé aux concurrents participant pour la première fois à l’épreuve : « J’ai envie de profiter de cette première Solitaire, si je parviens à terminer sans avoir tout cassé ce sera une première réussite. Encore plus si je termine sur le podium des bizuths, mais il est encore tôt pour faire des pronostics, avec d’autres nouveaux sur qui il faudra garder un oeil. » Une modestie sincère qui ne nous empêchera toutefois pas de scruter sa coque blanche parmi les bateaux aux avant-postes, l’étrave jouant les trouble-fêtes parmi les ténors du circuit.

 

Hugo
© Vincent Olivaud - Solo Maître Coq 2023

 

Les Lorientais en prise de confiance 


Un rôle d’outsider que Jules Delpech, troisième participation, assume pleinement pour sa part. « Je sors d’une grosse nuit de sommeil, je me sens bien, j’ai bien avancé sur la préparation du bateau ces dernières semaines, j’ai le sentiment du travail accompli, se satisfaisait-il à quelques jours du départ. J’aimerais m’inscrire dans la continuité de ce que j’ai entamé en début de saison, à savoir être dans le bon peloton et rester constant afin de bien figurer au classement général. Un podium d’étape serait la cerise sur le gâteau ! » Membre du groupe lorientais encadré par Bertrand Pacé depuis trois ans, le skipper du Figaro Orcom est en effet heureux de sa progression, notamment grâce à une reprise des entraînements tôt dans l’année, qui lui aura permis de rester « en osmose » avec son bateau après une fin de saison à l’automne et des navigations continues durant l’hiver. « Mon niveau évolue en parallèle de celui du groupe, qui se structure de plus en plus grâce à l’accompagnement de Lorient Grand Large. Les stages m’ont permis de garder une certaine régularité de navigation entre une Solitaire et une autre et d’aborder ma troisième participation sereinement. » Un constat partagé par Hugo Dhallenne, nouvel arrivant en début d’année, qui souligne le gain d’expérience acquis au contact de Bertrand Pacé, « qui sait faire avancer un bateau rapidement » et de Dominique Vittet, vainqueur de « LA » Solitaire en 1993, consultant météo du groupe.

Novice l’an dernier et venue avant tout « pour l’aventure », Susann Beucke rempile cette année avec des ambitions également à la hausse. « Je reste très humble, le niveau est extrêmement élevé et je reste une nouvelle du circuit, explique-t-elle. Mais je pense avoir fait de très gros progrès sur lesquels je peux désormais m’appuyer. J’ai beaucoup travaillé sur ma vitesse, sur ma gestion de soi, ma météo, mon organisation à bord et mon sommeil afin d’être la mieux préparée à chaque départ. » Mieux armée qu'en 2022, l’Allemande, médaillée aux Jeux de Tokyo 2020, affiche également un objectif clair : donner le meilleur d’elle-même. « Je veux pouvoir dire que j’ai tout le temps été à fond, que je ne me suis pas arrêtée sur mes éventuelles erreurs et que je n’ai rien lâché. Sur ce type d’épreuve, il peut être facile de se décourager lorsqu’on se fait décrocher et qu’on se retrouve seule. Je veux continuer à toujours pousser, avoir un plan, m’y tenir et rester dans ma course. » Progression et ambitions futures resteront donc en tête de nos marins, qui se sont déjà donnés rendez-vous, l’édition 2024 en ligne de mire.

D’ici là, rendez-vous dimanche, 13h02, à Ouistreham, pour un mois de compétition sans relâche.
 

Jules Delpech Solitaire Figaro
 
2022 06 07 Susann Beucke 09


Les objectifs des autres Lorientais :

Edouard Golbery : « Ce sera ma première participation donc j’ai surtout l'envie d'être fier de moi à l'arrivée, de m'être engagé à 200% sur toute la course, d’avoir bien géré la fatigue, fait des manoeuvres propres et d’avoir toujours été au contact de la flotte. Et si je peux faire un podium bizuth, je le prendrai avec plaisir ! »


Philippe Hartz :
« Objectif : prendre du plaisir ! Ce sera pour moi le meilleur moteur de performance et cela évite toute frustration si on n’atteint pas ses objectifs de classement. Ça a bien marché pour moi sur la Solo Guy Cotten donc je ferai au mieux et on triera les patates à la fin ! »


Arthur Hubert :
« Ma première année je fais 22e, ma deuxième année je fais 9e, je garde donc un objectif de progression. Ce serait bien de refaire une place dans le Top 10, mais ça ne reste que ma 3e année. L’an passé j’ai pas mal navigué dans le groupe, cette année j’aimerais tenter plus de choses. Essayer de me faire plaisir en essayant des options, tenter quelques coups. Je n’ai pas d’objectif particulier en termes de résultat, d’abord prendre du plaisir dans ma façon de naviguer et me montrer plus offensif ! »


Nils Palmieri :
« Naviguer à mon plein potentiel. Je me sens bien, je me sens prêt, je suis bien reposé, j’ai envie de bien faire. J’arrive aussi avec une petite part d’insouciance pour naviguer complètement libéré. Je vais tâcher de saisir les opportunités quand il y en aura, pour essayer de prendre du temps sur les autres car cela reste une course qui se joue au chrono. Il faudra être bien focus sur les « étapes de montagne » et savoir se ménager un peu et baisser le rythme dans les moments où il y a moins à gagner ou à perdre. Garder le même esprit que l’année passée et partir dans les bonnes échappées ! »

 

Les Lorientais en course :

Arthur Hubert (MonAtoutÉnergie.fr) - 3e participation
Benoît Mariette (Génération Senioriales) - 6e participation
Edouard Golbery (Race for Science - Verder) - Bizuth
Hugo Dhallenne (YC de Saint-Lunaire) - Bizuth
Jules Delpech (Orcom) - 3e participation
Julie Simon (Douze) - Bizuth
Maël Garnier (J’❤️ Garnier) - 3e participation
Nils Palmieri (Teamwork) - 4e participation
Philippe Hartz (Marine Nationale - Fondation de la la Mer) - 3e participation
Susann Beucke (This Race is Female) - 2e participation
Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kinspan) - 5e participation

 

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