Benjamin Schwartz, en stand-by avec Spindrift pour le Trophée Jules Verne


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En stand-by depuis le 1er novembre l’équipage de Sails of Change se prépare pour le record autour du monde du Trophée Jules Verne. Après trois tentatives (1ère en 2015-2016, 2ème début 2019, 3ème fin 2019), cette quatrième est le fruit de 2 ans de travail, de préparation et de fiabilisation. L’écurie est définitivement prête et n’attend que la bonne fenêtre pour tenter de battre le record de 40 jours 23 heures et 30 minutes établi par Francis Joyon et son équipage à bord d'IDEC Sport en 2017.

Notre adhérent Benjamin Schwartz a intégré l’écurie de course Spindrift Racing il y a 3 ans et fait aujourd’hui partie de l’équipage au poste de navigateur. Il nous raconte comment il en est arrivé là et quels sont les enjeux de ce Tour du Monde à bord du maxi-trimaran.

De la Volvo au Jules Verne, en passant par le Figaro 

 

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© Lisa Lemée
« Cela fait maintenant 3 ans que je suis chez Spindrift. C'était en 2018, au retour de la Volvo Ocean Race avec l’équipage Dongfeng pour qui je travaillais en tant qu’électronicien à terre. À l’époque, Spindrift m'avait contacté car ils cherchaient un électronicien au sein de l'écurie. De mon côté, je préparais la saison 2019 en Figaro, ça ne m’intéressait pas plus que ça. Puis quelques jours plus tard, sous les recommandations de Charles Caudrelier (skipper de Dongfeng), ils m’ont proposé le poste de numéro 1 - technicien pour le Trophée Jules Verne. Forcément ça changeait la donne. La semaine suivante je signais et la semaine d’après je prenais un avion pour rejoindre le bateau à New York pour une transat "test" retour validée. Ils m’ont donc ensuite embarqué sur la tentative du Trophée Jules Vernes de l’hiver 2018 - 2019 que l’on avait bien commencé mais qui s’est malheureusement terminée en Australie sur casse d’une mèche de safran. » 

 

Suite à cette tentative, Benjamin brille sur le circuit Figaro en 2019 avec un titre de 1er bizuth et de Champion de France Elite Course au Large.  

 

« Ce n’était pas facile car je n’avais pas de sponsor, je travaillais en parallèle chez Spindrift. Quand j’ai terminé la saison, je me suis dis « plus jamais ça ». Maintenant, je regarde ça avec envie et je me dis que ça me plairait de revenir sur le circuit figaro un jour. »

 

Benjamin continue de travailler pour l’écurie, en tant que responsable électronique sur le maxi-trimaran, et de la performance sur le D35 d'abord, puis sur le TF35. 

 

 

« Cette année, j’ai pris le poste de navigateur sur le maxi. Après la tentative de 2019, ça a été vraiment deux années de travail intense. On a refait une tentative l’automne suivant mais avec des safrans qui n’étaient pas efficaces, qui avait des profils qui décrochaient très tôt et rendaient le bateau incontrôlable à haute vitesse. On a avorté la tentative le lendemain du départ car on s’est rendu compte qu’on ne pourrait pas faire un tour du monde comme ça. »

2 ans de préparation pour une 4ème tentative 

« Derrière, s’est suivi un gros chantier, à plusieurs niveaux. Au niveau structurel, le bateau a été raccourci, on a fait pas mal de modifications, tout la casquette a été changée, on a bien sûr réalisé de nouveaux safrans qui pour le moment donnent entière satisfaction. On a également fait une refonte de toute l’énergie que j’ai supervisée, avec la décision de faire la prochaine tentative sans énergie fossile à bord. Ça a été pas mal d’innovations autant sur le plan de l’installation solaire que sur ce qu’il y a autour avec notamment un vélo générateur en cas de coups durs.

 

On a fait pas mal de navigations, un peu plus que ce que l’écurie avait l’habitude de faire par le passé pour valider toutes ces modifications sur le bateau. Aujourd’hui on a jamais été aussi prêts pour essayer de battre ce record. 

On a eu deux gros coups de chaud ces 3 derrières semaines puisqu’on est passé en code vert deux fois. La deuxième fois, on était vraiment prêts à partir, avec toute l’équipe sur le bateau. Nous avons finalement annulé car les dernières sorties des modèles n’étaient pas conformes aux précédents. Bien sûr on a continué à regarder ce que ça donnait si on était parti et on a bien fait de ne pas le faire en effet car les temps à Bonne-Espérance étaient finalement catastrophiques. 

On sait que dans la prochaine semaine, il n’y a aucune fenêtre envisageable. On sait qu’on a pris les bonnes décisions mais néanmoins on est impatients que la prochaine situation se présente pour qu’on puisse se remettre à l’ouvrage. »

 

Navigateur, un poste qui commence à terre 

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© Pierre Bouras / Spindrift
« Nous sommes 11 à bord. Mon rôle de navigateur, c’est déjà un rôle a terre puisque c’est moi qui surveille la météo, qui fait les routages avec Yann Guichard le skipper et Jean-Yves Bernot notre routeur à terre. 

 

Dès que l’on sent qu’il y a une fenêtre qui approche, on regarde plus précisément, on fait de plus en plus de routages, on tient informé le reste de l’équipe naviguante. Voilà un peu le travail de préparation à terre. Une fois qu’on décide de partir, le rôle porte plus sur les choix de route et la décision de la stratégie, toujours avec notre routeur à terre qui est un petit peu notre ange gardien et qui regarde ce qu’on fait en permanence. On échange quotidiennement. Ça nous permet d’affiner nos décisions à bord du bateau et de faire la plus belle route possible pour essayer de battre ce record.

 

Mon rôle c’est aussi la surveillance de toute l’installation électrique / électronique du bateau et la gestion de l’énergie. »

 

 

 

À noter qu'un autre de nos équipiers, aussi formateurs chez Lorient Grand Large fait partie de l'équipage : Julien Villion qui occupe le poste de barreur / régleur. Une raison de plus de suivre le maxi-trimaran Sails of Change dans sa tentative de record du Trophée Jules Verne !