TP IRC : des outils pros au service des navigateurs amateurs


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Amateurs de voile nourrissant des projets de course au large, plusieurs navigateurs en IRC ont choisi de s’entraîner et de développer leurs connaissances grâce au Collectif lorientais. Des navigations encadrées par les coachs et des formations avec Christian Dumard, organisées par Lorient Grand Large, s’enchaînent donc depuis plusieurs semaines, avec des axes de travail spécifiques mais aux objectifs communs : leur donner un maximum de clés pour les courses à venir.

Cette année, Adrien François, adhérent chez Lorient Grand Large en IRC*, s’entraîne dans un but bien précis : participer à la Cap Martinique, sa première course transatlantique, en double, vers la Martinique. « Mes maîtres mots dans cette démarche sont formation, compréhension et découverte, résume-t-il. Si je veux être prêt pour la Cap Martinique l’an prochain, cela passera principalement par le travail, aussi bien sur l’eau qu’à terre. » C’est pourquoi, pour allier pratique et théorie, en plus des entraînements organisés par Tanguy Leglatin au sein du Collectif lorientais et des séances de sport auprès des coachs, Lorient Grand Large propose une série de Travaux pratiques intitulés « Élaboration de sa stratégie en mer ». Ou comment choisir sa route une fois en mer. Et pour se former au « routage », les navigateurs du groupe d’IRC basés à Lorient peuvent s’appuyer sur l’expertise de l’un des « routeurs » les plus renommés de la course au large : Christian Dumard. Après deux TP sur trois, Adrien est déjà conquis : « Lors du premier TP IRC, nous avons étudié les passages de front, les alizés, etc. des choses que je ne connaissais pas du tout et qui sont nécessaires pour faire face à tout type de situation en mer. Je trouve ça quand même assez exceptionnel en IRC de pouvoir apprendre de lui, ça fait des années qu’il s’occupe de la stratégie météo et du routage pour des coureurs issus des plus grandes classes de la course au large. C’est un des dieux de la météorologie ! »

Des TP adaptés aux marins et à leur objectifs

Christian Dumard s’illustre en effet depuis de nombreuses années en tant que routeur attitré des plus grands noms de la course au large, notamment en multicoque où le guidage depuis une cellule à terre est autorisée en compétition. Également sollicité par les organisations de course et par les coureurs en monocoques en amont des départs, le spécialiste de la météo océanique - et marin avant tout - ne boude pas pour autant les navigateurs plus amateurs. « En IRC, on retrouve tous les niveaux, explique-t-il. Il y a ceux qui n’ont aucune connaissance et il y a ceux qui naviguent depuis longtemps, ou qui maîtrisent les outils informatiques, souvent de par leur métier, ceux qui ont eu de super résultats sur les courses passées, en solitaire ou en équipage, et qui sont très à l’aise sur la façon d’aborder un parcours ou sur la façon de naviguer. On retrouve un niveau assez disparate, c’est vrai que le niveau n’est pas le même pour tous, mais ça ne me pose pas de problème. Finalement, en Class40, en Figaro ou en IMOCA aussi il y en a qui naviguent pour la première fois en course ou qui étaient équipiers avant de se lancer en solo et qui n’ont donc pas toujours un gros bagage en tant que coureurs. L’objectif est qu’ils aient une bonne dynamique entre eux et que tout le monde participe, pour qu’ils apprennent ensemble et les uns des autres. »


Lui-même plaisancier régulier, après être passé par le Tornado en préparation olympique et par la Coupe de l’America, Christian Dumard est ainsi bien conscient des ambitions propres à chacun de ses nouveaux élèves et a su adapter son programme en conséquence : « On distingue deux programmes bien distincts au sein du groupe de Lorient, avec ceux qui vont participer aux courses en Bretagne Sud, en Manche et en mer d’Irlande, et ceux qui se préparent à traverser l’Atlantique à l’occasion de la Cap Martinique ou de la Transquadra. Pour les premiers, il s’agit de régates dans beaucoup de courants forts et qui se déroulent principalement de jour, où l’accent est mis sur la veille sur ce qu’il se passe en temps réel. Avec les seconds, on travaille plutôt sur des longs parcours, en intégrant l’échelle de temps et la projection sur une quinzaine de jours, en étudiant les scénarios météo typiques qu’ils seront amenés à retrouver sur leur route. » L’objectif est donc clair : leur mettre à disposition l’ensemble des clés nécessaire à leur autonomie une fois en mer.

 

 

 

 

* L'IRC, pour International Rule Club, est une jauge qui s'applique aux voiliers habitables de course ou de croisière. Elle permet de faire courir côte à côte des bateaux de tailles et de conceptions différentes, auxquels sont attribués des handicaps ou "rating". Le rating est calculé par l'autorité de rating en fonction des informations fournies par le propriétaire du bateau, et d'après une formule tenue secrète. Il permet de convertir le temps réel (temps écoulé entre le départ et l'arrivée) en temps compensé (qui tient compte du Handicap).