Plastimo Lorient Mini 6.50 : un vent de renouveau sans oublier les fondamentaux !


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Qui est petit, féminin et masculin, rond et pointu, et revient chaque année à la mi-avril à Lorient avec un enthousiasme débordant ? Les Mini, pardi ! Et pour cette neuvième édition de la Plastimo Lorient Mini 6.50, ils n’ont jamais été si nombreux, avec 80 bateaux sur la ligne de départ le 13 avril et, pour la première fois, 80 duos mixtes à leur bord.

Il y a comme un parfum d’inédit qui flotte dans l’air. Certes, la « PLM » est désormais une institution lorientaise, première course de l’année sur le bassin Atlantique et synonyme de rentrée pour la Classe Mini et ses assidus élèves. Mais hors de question pour autant de se reposer sur ses lauriers !

L’organisateur Lorient Grand Large, l’association organisatrice créée par Lorient Agglomération et le partenaire titre de la course, Plastimo, ont convié élus et médias locaux, ce lundi 3 avril, pour partager avec passion et conviction ce qu’ils ont concocté pour faire de la PLM une épreuve résolument novatrice, en phase avec les évolutions sportives et sociétales, tout en conservant la philosophie et le dynamisme qui en font un succès depuis près d’une décennie.

 

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© Anne Beaugé

« 80 femmes sur une ligne de départ, c’est du jamais vu »

« Transmettre et accompagner », voilà les deux valeurs cardinales de la Plastimo Lorient Mini 6.50, cette boucle de 250 milles en double qui constitue souvent la première expérience régatière des bizuths lancés dans la grande aventure Mini. Un credo qui, cette année, s’est enrichi d’une autre volonté : permettre à plus de femmes de découvrir les joies du large en rendant obligatoire la mixité des binômes navigants.

Un engagement de taille qui réjouit son directeur de course, Yves le Blevec. « Cela faisait plusieurs années qu’on militait pour faciliter l’accès aux navigatrices à ce formidable tremplin qu’est la Classe Mini, se réjouit le marin chevronné, qui a lui-même usé ses premiers cirés en Mini 6.50 avant de remporter son épreuve phare, la Mini-Transat, en 2007. On a franchi le pas tous ensemble, avec le soutien de tous les partenaires et de la Classe Mini. C’est une grande fierté parce qu’avoir 80 femmes sur une ligne de départ, c’est du jamais vu. »

 

 

 

Lorient Grand Large profitera d’ailleurs de cette initiative pour organiser une table ronde sur la mixité mardi 11 avril, où tous les équipages seront conviés pour un moment d’échange avec plusieurs skippers, dont Anne Beaugé, Anne Claire Le Berre, Caroline Olagne, ou encore Jean Marre, le président de la Classe Mini, et Nathalie Grubac, co-fondatrice de l’association Fifty Fifty et Présidente de la Fifty Fifty Sail Crédit Mutuel Arkea, qui met en place des programmes de reconstruction par le sport pour des femmes victimes de violence et qui œuvre également pour plus de mixité.

Symbole de cet engagement, la marraine et le parrain de cette neuvième édition ne sont autres qu’Amélie Grassi, skipper du Class40 La Boulangère Bio et ancienne présidente de la Classe Mini, et Alan Roura, skipper de l’Imoca Hublot et double finisher du Vendée Globe. Ensemble, ils avaient remporté la PLM 2018, preuve que le mixte est aussi synonyme de performance.

 

Des pointures et du talent à revendre

Et du niveau sportif, il y en aura sur cette ligne de départ ! Jeudi 13 avril à 17 h, on retrouvera en effet ce savant mélange si caractéristique de la PLM : d’une part des petits nouveaux pétris de talent, d’autre part des navigateurs chevronnés, souvent anciens ministes eux-mêmes, venus mettre à profit leur expérience.

Cette neuvième édition accueillera ainsi quelques sacrées pointures, parmi lesquels Alexia Barrier, finisher du dernier Vendée Globe, qui accompagnera Mathis Bourgnon sur le « proto » 934 - Cherche Sponsor, ou encore Benoît Marie, vainqueur de la Mini-Transat 2013 et qui sera sur le récent « foiler » 1067 - Nicomatic recherche sponsors aux côtés de sa skipper, Caroline Boule. Il faudra aussi compter sur la gagnante de l’édition 2022, Laure Galley, qui sera accompagnée d’Alexandre Demange sur son 1048 - DMG Mori Global One Mini, ou encore les redoutables « Frérots », deux proto mis à l’eau récemment et skippés respectivement par Julien Letissier et Thaïs Le Cam, qui semble bien suivre le sillage de son illustre père.

Côté bateaux de série, on retrouvera le redoutable figariste Alexis Loison et son CV long comme un jour sans vent, qui épaulera Sasha Lanièce sur le 1053 - Dagard, ou encore le président de la Classe Mini en personne qui mettra toute sa Vitamine au service de la skipper du 1022, Hermine Le Mintier.

 

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© ANNE BEAUGE

« On a poussé les murs autant que possible »

Si le plateau est aussi relevé cette année, c’est que Lorient Grand Large a réalisé l’exploit en termes d’accueil. « On a poussé les murs autant que possible pour pouvoir répondre à la demande exponentielle des coureurs de la Classe Mini », se réjouit Pauline Le Goulven, en charge de la coordination de Lorient Grand Large. Ils seront en effet 80 duos à venir poser leurs sacs de matossage à la Base à partir du 8 avril, contre 65 les éditions précédentes.

« Pour un port en pleine dynamique, c’est un sacré challenge ! Il va falloir jouer à Tetris et être très carré, mais on est tous dans les starting-blocks. Plus les années passent, mieux on travaille avec tous les partenaires, que ce soit la Région Bretagne, le Département du Morbihan, Lorient Agglomération et la Sellor. Ce n’est que du bonheur ! », se réjouit la cheffe d’orchestre, qui voit un parallèle entre le dynamisme de la Classe Mini et celle du territoire lorientais. « Qui se ressemble, s’assemble ! »

 

Safety first

Côté partenaires, justement, Plastimo s’assurera encore une fois que la sécurité n’est pas un vain mot lors de ce parcours côtier et semi-large entre Penmarc’h et l’île d’Yeu. Un briefing « sécu » avec démonstration d’équipements sera organisé mercredi 12 avril, en collaboration avec la flottille 24F de Lann-Bihoué et la Classe Mini. « On a forcément beaucoup de nouveaux venus et surtout de nouvelles venues, donc je vais être encore plus vigilant cette année dans le choix du parcours et la surveillance de la météo », promet d’ores et déjà le directeur de course.

Les 160 marins pourront aussi compter sur les entreprises du territoire, précieux partenaires de la PLM que sont : Incidence Sails, Tonnerre Gréement, Azimut, Lyophilise, Teem, Groix et Nature, Decosail, Casino #UltraFrais et Le Telegramme.

« Beaucoup de gens doutaient de la capacité à recruter 80 navigantes, nous sommes très heureux de démontrer le contraire, et de constater que tous les ingrédients sont réunis pour faire un très beau spectacle », sourit Yves Le Blevec. Pas de doute, ce n’est pas parce que c’est du Mini qu’on ne peut pas voir les choses en grand !

 

Ils ont dit...

Patrice Valton, vice-président de Lorient Agglomération, en charge des ports et de la plaisance

« La Plastimo Lorient Mini 6.50 est un événement historique, ancré dans le calendrier des courses de Lorient Agglomération. 80 bateaux inscrits pour l’édition 2023, avec la nouveauté du mixte, c’est formidable. Cette course, la première de l’année à Lorient, s’inscrit dans la poursuite de notre objectif d’avoir une filière à la fois de classes et de courses qui soit sans temps morts. Beaucoup de coureurs de renom ont commencé par le Mini 6.50, c’est la première marche pour aller vers d’autres supports. C’est vraiment une belle classe avec une super ambiance et je pense que la mixité va encore en rajouter à la sympathie de cette course.  »

 

Ronan Loas, vice-président de Lorient Agglomération, chargé de la culture, du sport, des muséographies et de l'attractivité et vice-président du Départemet du Morbihan, délégué à la culture, à l'enseignement supérieur et à la recherche

« Si nous avons un département avec une identité maritime forte c'est entre autre parce qu'en Bretagne nous pouvons tous défendre cette étiquette, mais à Lorient nous avons ce département avec une image sportive. Ce qui fait tout l’intérêt de cette compétition c’est de pouvoir permettre aux sportifs émergeants de commencer à concourir sur un plan d’eau magnifique. C'est ainsi que Lorient se positionne en tant que place forte de la course au large. »
 

Yann Cornec, Directeur Général de Plastimo

« Plastimo est évidemment ravi d’être partenaire de la course pour la cinquième année consécutive. On ne peut que remercier Lorient Agglomération et Lorient Grand large pour ce partenariat, cette année nous sommes ravis de cette nouveauté de la mixité. Pour nous, la diversité est vraiment une valeur à laquelle nous sommes accrochés et c’est aussi une réalité dans notre entreprise car 50% de nos effectifs sont des femmes. »
 

Yves le Blevec, Directeur de course de la Plastimo Lorient Mini 6.50

« Je suis ravi d’être Directeur de course de la Plastimo Lorient Mini 6.50. J’étais concurrent sur les premières « Demi-clé » il y a plus de 20 ans. À chaque fois retourner au contact des concurrents de la Classe Mini est plus que rafraîchissant, ça permet de découvrir des navigateurs et navigatrices complètement engagés dans leur projet et passionnés et plein d’énergie à chaque fois, ce sont de belles histoires. »
 

Christine Courtois, Vice-présidente de la Fédération Française de Voile, en charge de la mixité

« Le tournant qu’a pris cette course me fait très plaisir et c’était un pari osé ! Dès lors que l’on parle de mixité dans la course au large, la première chose que l’on entend est : « les filles peuvent venir quand elles veulent mais de toutes façons elles ne sont pas intéressées par la course au large, il n’y en a encore que peu aujourd’hui ». Quand on voit qu’il y aura 80 bateaux mixtes sur la ligne de départ, c’est vraiment tordre le cou aux idées reçues. J’espère que cette première expérience donnera lieu à d’autres courses comme celle-là et que dans quelques années on ne se posera même plus la question. »

 

Amélie Grassi,  Marraine de l’édition 2023 et skipper du Class40 La Boulangère Bio

« Ma première course en Mini était la PLM que j’ai remportée en 2018 avec Alan Roura, avec qui je suis d’ailleurs honorée d’être la marraine de l’événement cette année.  Je me souviens qu’à cette époque on avait souligné que j’étais une femme et on le souligne encore assez souvent. Je pense que tant qu’on le soulignera, il y aura encore du travail. Finalement, quoi qu’on ait pu dire, il y a aura 80 femmes au départ de la PLM cette année, 80 femmes qui se sont jetées sur l’occasion et il y en a encore beaucoup sur la liste d’attente à la Classe Mini. C’est une belle démonstration. Et en tant que filière « tremplin » d’accès à la course au large,  je pense que chacun peut avoir un rôle important dans la mixité de notre sport. »